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Micro et Nanomédecines translationnelles

Évaluation de nouvelles thérapeutiques antibactériennes, introduisant la technologie nanoparticulaire – Application aux composés naturels à base d’huiles essentielles

Directeur de Thèse: Pr. M.-L. Joly-Guillou
Co-directeur de Thèse: Pr. P. Saulnier

RÉSUMÉ

Dans un contexte mondial difficile qui associe une prévalence croissante de la résistance bactérienne aux antibiotiques (ATB) et un désengagement de la recherche pour de nouveaux ATB de la part de l'industrie pharmaceutique, on assiste à une forte tendance du "retour à la nature" avec l'introduction de la "chimie verte" où les huiles essentielles (HE) extraites des plantes aromatiques prennent tout leur sens. Des publications scientifiques de plus en plus nombreuses, associées à un intérêt populaire prononcé pour ces nouvelles thérapeutiques montrent qu'une voie nouvelle peut s'ouvrir dans le domaine thérapeutique de l'infectiologie. Pendant les 3 années de ma thèse, nous avons pu montrer l'efficacité antibactérienne d'un produit issu de la recherche d'une jeune entreprise, AROMA-Technologies. Ce produit intitulé AT100, constitué d'un mélange de 3 HE connues pour des qualités antibactériennes, a montré une activité indépendante des phénotypes de résistance aux ATB. Ce produit se montre efficace aussi bien sur des pathogènes sensibles que multirésistants aux antibiotiques. Testé en association avec les ATB, ce produit se révèle synergique ou indifférent mais jamais antagoniste ce qui représente une qualité primordiale pour son positionnement futur. AT100 qui possède un caractère intrinsèque hydrophobe, limitant son utilisation parentérale chez l'homme devait subir une transformation pour obtenir un produit hydrophile et améliorer sa biodisponibilité. Le deuxième aspect de ce travail de thèse a donc été de développer un système nanoparticulaire capable de rendre AT100 biodisponible à l'aide de nanocapsules lipidiques formées selon un procédé d'inversion de phase n'utilisant que des excipients biodégradables, ne requérant pas l'utilisation de solvants organiques et conduisant à la formation de nanoparticules d'une cinquantaine de nanomètre de diamètre. L'activité antibactérienne in vitro du produit nanoencapsulé était conservée et similaire à celle du produit pur. L'efficacité in vivo n'a pas permis d'obtenir un effet thérapeutique satisfaisant dans un modèle de pneumopathie aigüe murine à Acinetobacter. Différentes perspectives d'amélioration du système nanoparticulaire ont été développées et sont présentées à la fin de ce manuscrit.

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